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Tomate : maladies courantes et solutions naturelles en 2026

feuilles de tomate présentant des taches de mildiou dans un potager, observation de la maladie pour traitement naturel

⏳ Temps de lecture : environ 14 minutes

Tomate : vos plants noircissent, les feuilles se couvrent de taches, les fruits pourrissent avant maturité et vous ne savez plus comment agir sans recourir aux produits qui déséquilibrent l’équilibre du potager ?

Tomate : plante précieuse mais sensible, surtout aux maladies liées à l’humidité, qui demande une approche préventive et des soins naturels pour rester en bonne santé.

Pourquoi les maladies de la tomate apparaissent

Un équilibre fragile entre humidité et chaleur

Les maladies de la tomate apparaissent rarement par hasard. Elles sont souvent le reflet d’un déséquilibre : excès d’humidité, manque d’aération, sol fatigué, plants trop serrés.

La plupart des champignons responsables de maladies, comme le mildiou, adorent les atmosphères chaudes et humides. Une succession de pluies, de rosées abondantes et de journées chaudes crée des conditions idéales pour leur développement.

Le rôle du sol et de la rotation des cultures

Un sol vivant et bien structuré, riche en matière organique, aide les tomates à mieux résister. À l’inverse, un sol compacté, pauvre ou épuisé les rend plus vulnérables.

La rotation des cultures est essentielle : replanter des tomates au même endroit année après année favorise l’accumulation de pathogènes spécifiques. Alterner avec d’autres familles de légumes limite ce phénomène.

Pour mieux comprendre comment un sol vivant protège les plantes, vous pouvez vous inspirer des principes présentés dans le guide complet du composteur, car un bon compost nourrit durablement la vie du sol.

Mildiou de la tomate : le reconnaître et le limiter

Reconnaître le mildiou de la tomate

Le mildiou est la maladie la plus redoutée sur la tomate. Il se manifeste par :

  • des taches brunes ou grisâtres sur les feuilles, souvent entourées d’un halo jaune,
  • un feutrage blanchâtre au revers des feuilles par temps humide,
  • des taches sombres sur les tiges,
  • des fruits qui brunissent et pourrissent par plaques.

La progression peut être fulgurante en quelques jours si les conditions météo sont favorables.

Conditions favorisant le mildiou

Le mildiou de la tomate est favorisé par :

  • des températures douces, autour de 18 à 22 °C,
  • une humidité élevée, rosée ou pluie fréquente,
  • un feuillage souvent mouillé,
  • des plants serrés et peu aérés.

Les années pluvieuses et les régions océaniques sont particulièrement touchées. Dans ces contextes, la prévention est primordiale.

Limiter le mildiou sans produits chimiques

Lorsqu’un début de mildiou apparaît sur vos tomates, vous pouvez agir ainsi :

  • Supprimer rapidement les feuilles atteintes en les sortant du potager.
  • Éviter tout arrosage sur le feuillage, arroser seulement au pied.
  • Aérer le plant en retirant quelques feuilles basses, surtout autour des fruits.
  • Renforcer la plante avec des préparations naturelles comme la décoction de prêle.

Il est parfois nécessaire d’accepter de perdre quelques plants de tomate pour protéger les autres. Un potager très diversifié limite les dégâts globaux, comme on le voit aussi pour d’autres cultures sensibles, par exemple le kiwi, qui demande aussi une bonne prévention.

Autres maladies fréquentes de la tomate

Oïdium de la tomate

L’oïdium est un champignon qui se traduit par un voile blanc farineux sur les feuilles. Sur la tomate, il apparaît plutôt en fin de saison, par temps chaud et sec, après une période humide.

Les feuilles se déforment, jaunissent et finissent par sécher. La plante peut continuer à produire, mais sa vigueur diminue.

Pour limiter l’oïdium :

  • Favorisez l’aération,
  • Évitez les excès d’azote,
  • Retirez les feuilles très atteintes,
  • Utilisez éventuellement des pulvérisations de décoctions de prêle ou de bicarbonate en prévention.

Alternariose

L’alternariose de la tomate provoque des taches brunes à noires, souvent concentriques, sur les feuilles basses, puis remontant vers le haut de la plante.

Elle est favorisée par les alternances d’humidité et de sécheresse, et par un sol fatigué. Là encore, la rotation des cultures, un bon paillage et des apports de compost sont vos meilleurs alliés.

Fusariose et verticilliose

Ces maladies provoquent un flétrissement des plants, parfois soudain, malgré un sol humide. Les feuilles jaunissent, les tiges peuvent brunir à l’intérieur.

Elles sont souvent liées à des champignons présents dans le sol. On ne les guérit pas vraiment sur le moment, mais on peut les prévenir :

  • en pratiquant une large rotation des cultures,
  • en évitant de compacter le sol,
  • en cultivant des variétés de tomates tolérantes.

Maladies physiologiques : cul noir, fendillement

Certaines « maladies » de la tomate ne sont pas dues à des champignons ou des bactéries, mais à des déséquilibres de culture.

Le « cul noir » ou nécrose apicale se manifeste par une tache noire au bout du fruit. Il est souvent lié à :

  • un manque de calcium disponible dans le sol,
  • des arrosages très irréguliers.

Le fendillement des fruits, lui, survient après un gros arrosage ou une pluie abondante sur des fruits presque mûrs, surtout si la période précédente était sèche.

Dans ces cas-là, un arrosage plus régulier, un bon paillage et un sol bien nourri en amont évitent la plupart des problèmes.

Ravageurs de la tomate et auxiliaires utiles

Pucerons, aleurodes et acariens

Les pucerons se regroupent souvent sur les jeunes pousses et sous les feuilles. Ils affaiblissent la plante et sécrètent un miellat collant.

Les aleurodes, ou mouches blanches, se repèrent lorsqu’on touche le feuillage : de petits insectes blancs s’envolent en nuée. Les acariens, eux, provoquent un feuillage jaunissant, piqueté, parfois accompagné de fines toiles.

Pour limiter ces ravageurs :

  • Favorisez la présence de coccinelles, syrphes, chrysopes,
  • Installez des plantes compagnes attractives,
  • Maintenez un bon équilibre d’humidité, sans excès.

L’article sur la coccinelle au jardin montre bien l’importance de ces auxiliaires pour réguler naturellement les pucerons.

Chenilles et noctuelles

Certaines chenilles peuvent perforer les feuilles et les fruits de tomate. Les noctuelles, papillons de nuit, pondent sur les plantes, et leurs larves consomment ensuite les tissus.

Une observation régulière permet de retirer à la main les chenilles visibles. Les oiseaux insectivores sont aussi de précieux alliés, d’où l’intérêt de leur offrir des haies, des zones de refuge et de la nourriture variée.

Limaces et escargots

Les limaces et escargots s’attaquent surtout aux jeunes plants de tomate fraîchement plantés, en grignotant les feuilles et parfois les tiges.

Pour limiter leurs dégâts :

  • Protégez les jeunes plants avec des collerettes ou des barrières physiques,
  • Favorisez leurs prédateurs naturels, comme les orvets, carabes et hérissons,
  • Évitez de laisser de la nourriture très appétente juste à côté des plants.

Pour mieux comprendre le rôle d’un prédateur discret mais utile, vous pouvez lire le guide complet sur l’orvet au jardin, qui illustre bien cette logique de cohabitation.

Stratégie de prévention naturelle pour la tomate

Étape 1 : préparer un sol vivant

Un sol vivant et bien nourri est la base de la santé des tomates. Avant même de planter, travaillez à :

  • apporter du compost bien mûr,
  • protéger le sol avec un paillage ou des engrais verts,
  • éviter le travail du sol trop profond qui casse sa structure.

Les principes détaillés pour protéger le sol et les plantes en hiver s’appliquent aussi à la préparation de la saison des tomates.

Étape 2 : choisir des variétés adaptées

Certaines variétés de tomates sont plus tolérantes au mildiou ou aux conditions difficiles. Sans vous priver des variétés anciennes, vous pouvez introduire quelques variétés réputées robustes.

Les tomates cerises, en particulier, sont souvent plus résistantes et continuent de produire même en année difficile.

Étape 3 : espacer, pailler, arroser au pied

Ces trois gestes simples font une énorme différence :

  • Espacer les plants de tomate pour que l’air circule.
  • Pailler pour limiter les éclaboussures de terre et stabiliser l’humidité.
  • Arroser au pied, de préférence le matin, sans mouiller les feuilles.

Un arrosage régulier, sans excès, réduit aussi les maladies physiologiques comme le cul noir ou le fendillement.

Étape 4 : surveiller et intervenir tôt

Observez vos plants de tomate au moins deux ou trois fois par semaine. Dès que vous voyez :

  • des taches suspectes sur les feuilles,
  • un flétrissement inexpliqué,
  • des insectes en nombre important,

intervenez rapidement, en coupant les feuilles atteintes, en ajustant l’arrosage ou en renforçant la plante avec des préparations naturelles.

Étape 5 : accepter une part d’imperfection

Dans un potager vivant, il est normal d’avoir quelques feuilles malades, quelques fruits abîmés, quelques insectes. L’objectif n’est pas le contrôle total, mais l’équilibre.

En acceptant une part de perte, vous permettez aux auxiliaires de trouver de quoi se nourrir et de s’installer durablement. À long terme, votre potager gagne en résilience.

FAQ sur les maladies de la tomate

Comment savoir si ma tomate a le mildiou ?

Le mildiou se traduit par des taches brunes sur les feuilles, souvent entourées de jaune, qui s’étendent rapidement, surtout après des pluies ou des rosées abondantes.

Les tiges peuvent aussi brunir, et les fruits présentent des zones sombres et fermes qui finissent par pourrir. La progression est généralement rapide.

Faut-il arracher un plant de tomate malade ?

Tout dépend de l’ampleur des dégâts. Si seules quelques feuilles sont touchées, vous pouvez les couper et les sortir du jardin, puis surveiller.

Si le plant est atteint dans tout son feuillage, avec des tiges noircies et des fruits très touchés, il est souvent préférable de l’arracher pour limiter la propagation, surtout en cas de mildiou.

Les traitements naturels suffisent-ils à protéger les tomates ?

Les préparations naturelles comme la décoction de prêle ou certaines macérations peuvent aider à renforcer les plantes, mais elles ne remplacent pas une bonne prévention.

Sans rotation, sans paillage, avec des plants serrés et un feuillage souvent mouillé, aucun traitement ne sera vraiment efficace. Les bases de la culture restent prioritaires.

Comment éviter le cul noir sur les tomates ?

Pour éviter le cul noir, veillez à :

  • apporter du compost pour améliorer la structure du sol,
  • arroser régulièrement sans gros à-coups,
  • éviter les excès de sels minéraux qui bloquent le calcium.

Un paillage épais aide à stabiliser l’humidité et limite ce problème.

Peut-on consommer des tomates légèrement malades ?

Si une tomate présente une petite tache superficielle, vous pouvez la retirer généreusement et consommer le reste du fruit, à condition qu’il soit sain et non ramolli.

En revanche, si la tomate est largement atteinte, molle, ou avec des zones profondes de pourriture, mieux vaut la composter ou la retirer du potager.

En résumé : tomate et maladies

Les maladies de la tomate impressionnent, mais elles ne sont pas une fatalité. En misant sur la prévention, l’observation et des gestes simples, vous pouvez protéger vos plants sans recourir à des produits agressifs.

Points clés à retenir :

  • Le mildiou de la tomate adore l’humidité et les plants serrés.
  • Un sol vivant, paillé et bien nourri renforce naturellement les tomates.
  • L’arrosage au pied, sans mouiller les feuilles, limite beaucoup de problèmes.
  • Les auxiliaires du jardin aident à réguler pucerons et autres ravageurs.
  • Accepter une part d’imperfection rend le potager plus résilient.

Ces conseils s’appuient sur des pratiques de jardinage respectueuses du vivant et sur l’observation de nombreux potagers familiaux en climat varié.

Pour aller plus loin, explorez d’autres articles pour créer un potager diversifié, riche en plantes, insectes utiles et récoltes savoureuses.

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