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Pois mangetout : vos plants jaunissent, se couvrent de taches ou sont envahis de pucerons, et vous cherchez des solutions naturelles pour les sauver sans déséquilibrer votre potager ?
Pois mangetout : légumineuses gourmandes et fragiles, sensibles à certaines maladies fongiques et ravageurs, mais qui se défendent très bien avec des pratiques de culture douce et quelques préparations végétales.
- Introduction
- Prévenir les maladies des pois mangetout
- Maladies fongiques des pois mangetout
- Ravageurs fréquents des pois mangetout
- Plantes compagnes et auxiliaires utiles
- Soins naturels et préparations maison
- FAQ sur les maladies des pois mangetout
- En résumé
Introduction
Même si les pois mangetout sont plutôt faciles à cultiver, ils peuvent être touchés par l’oïdium, le mildiou, la rouille, ou attaqués par les pucerons et les limaces. Ces problèmes surviennent surtout quand les plantes sont stressées par un sol mal adapté, un excès d’humidité ou une mauvaise rotation.
L’objectif n’est pas d’éradiquer toute maladie, mais de maintenir un équilibre. En jardinage respectueux du vivant, on agit surtout en prévention : sol vivant, diversité des cultures, auxiliaires, paillage. Pour les bases de culture, vous pouvez vous référer au guide complet sur les pois mangetout.
Prévenir les maladies des pois mangetout
Choisir un bon emplacement
Les pois mangetout aiment :
– un sol bien drainé, non gorgé d’eau
– une exposition ensoleillée, mais pas étouffante
– une bonne circulation de l’air entre les rangs
Un sol constamment détrempé ou une zone à l’ombre dense favorisent les maladies fongiques. Si votre terre est lourde, l’article sur le sol argileux au jardin vous aidera à l’améliorer.
Rotation des cultures
Ne replantez pas de pois mangetout, ni d’autres pois ou haricots, au même endroit avant 4 ans. Cette rotation limite :
– l’accumulation de spores de champignons spécifiques
– la présence de nématodes et autres organismes du sol problématiques
Alternez avec des familles différentes : choux, tomates, courges, racines, etc. Pour organiser cette rotation, vous pouvez vous inspirer de l’article sur la rotation des cultures au potager.
Préserver un sol vivant
Un sol vivant, riche en micro-organismes divers, aide les plantes à résister naturellement. Pour cela :
– évitez de retourner profondément la terre
– apportez du compost mûr en surface
– couvrez le sol avec un paillage
Les légumineuses comme les pois mangetout participent elles-mêmes à cet équilibre en fixant l’azote de l’air.
Maladies fongiques des pois mangetout
Oïdium sur pois mangetout
L’oïdium est l’une des maladies les plus fréquentes sur les pois mangetout.
Symptômes :
– feutrage blanc farineux sur les feuilles
– feuilles qui jaunissent, se recroquevillent
– baisse de la floraison et de la production
Conditions favorables :
– alternance de temps chaud et sec avec des nuits fraîches
– manque d’aération entre les plants
– excès d’azote dans le sol
Mesures naturelles :
– supprimer les feuilles très atteintes
– éviter d’arroser le feuillage
– pulvériser une décoction de prêle ou un lait dilué à 10 % en prévention
Mildiou et taches foliaires
Le mildiou touche surtout les pois mangetout en conditions très humides.
Symptômes :
– taches jaunâtres ou brunes sur les feuilles
– parfois duvet grisâtre au revers
– flétrissement progressif de la plante
Prévention et gestion :
– bonne rotation des cultures
– paillage pour limiter les éclaboussures de sol
– arrosage au pied, le matin
– suppression des plants très atteints pour éviter la propagation
Rouille des pois
La rouille se manifeste par :
– petites pustules orangées ou brunâtres sur les feuilles
– feuilles qui sèchent prématurément
Elle est favorisée par :
– une forte humidité
– une densité excessive de plants
Les mêmes mesures que pour le mildiou s’appliquent. Un sol bien aéré et une distance suffisante entre les rangs sont essentiels.
Ravageurs fréquents des pois mangetout
Pucerons noirs et verts
Les pucerons sont les ravageurs les plus visibles sur les pois mangetout.
Signes d’attaque :
– colonies serrées sur les jeunes pousses
– feuilles déformées ou collantes
– présence de fourmis qui viennent récolter le miellat
Pour agir sans déséquilibrer l’écosystème :
– favorisez les auxiliaires (coccinelles, syrphes, chrysopes)
– installez des fleurs mellifères au jardin
– pincez les extrémités très infestées
– en dernier recours, pulvérisez un mélange d’eau et de savon noir très dilué, en évitant les heures de forte activité des auxiliaires
Limaces et escargots
Ils apprécient particulièrement :
– les jeunes pousses fraîchement levées
– les tiges tendres en période humide
Stratégies naturelles :
– paillage bien géré, ni trop épais, ni collé aux tiges
– planches pièges et abris à carabes
– arrosage plutôt le matin que le soir
Comprendre le rôle de ces animaux dans l’équilibre du jardin est utile, comme expliqué dans l’article sur les auxiliaires du jardin.
Mouches et bruches des pois
Certaines mouches et bruches pondent dans les graines ou les jeunes plants de pois.
Conséquences possibles :
– graines qui pourrissent dans le sol
– jeunes plants qui dépérissent
Mesures préventives :
– semer dans un sol bien ressuyé, non froid et gorgé d’eau
– éviter les semis trop précoces en terre froide
– couvrir les semis avec un voile anti-insectes si les attaques sont fréquentes
Plantes compagnes et auxiliaires utiles
Fleurs compagnes pour les pois mangetout
Certaines fleurs, installées à proximité des pois mangetout, aident à attirer les auxiliaires et à diversifier le milieu :
– souci
– bourrache
– cosmos
– phacélie
Elles offrent nectar et pollen aux insectes prédateurs de pucerons et autres ravageurs.
Aromatiques protectrices
Des aromatiques comme :
– la ciboulette
– la sarriette
– la menthe (en pot pour limiter son expansion)
peuvent perturber les ravageurs par leurs odeurs et favoriser les pollinisateurs. Installer une bordure d’aromatiques, comme décrit pour le persil en culture douce, est souvent bénéfique.
Favoriser les auxiliaires du jardin
Pour que les auxiliaires restent présents toute l’année :
– laissez quelques zones sauvages, tas de bois, haies variées
– évitez les produits qui déséquilibrent l’écosystème
– diversifiez les floraisons sur toute la saison
Les pois mangetout s’intègrent très bien dans ce type de jardin vivant.
Soins naturels et préparations maison
Décoction de prêle
La prêle est riche en silice et aide à renforcer les tissus des plantes.
Utilisation :
– en décoction, diluée à 10 à 20 %
– en pulvérisation préventive sur le feuillage
Elle est particulièrement utile contre l’oïdium et d’autres maladies fongiques.
Purins et extraits fermentés
Des extraits fermentés de plantes peuvent soutenir la santé des pois mangetout :
– ortie, pour stimuler la croissance au démarrage
– consoude, pour la floraison et la fructification
Toujours très dilués et utilisés avec parcimonie, pour ne pas déséquilibrer la vie du sol.
Arrosage maîtrisé et paillage
Un arrosage adapté reste l’un des meilleurs soins préventifs :
– arrosage au pied, le matin
– éviter les excès d’eau
– paillage pour limiter les variations brutales d’humidité
Ces gestes simples réduisent fortement les risques de maladies sur les pois mangetout.
FAQ sur les maladies des pois mangetout
Mes pois mangetout jaunissent, est-ce une maladie ?
Pas forcément. Un jaunissement peut venir d’un excès d’eau, d’un manque d’azote ou d’une fin naturelle de cycle. S’il s’accompagne de taches, de feutrage blanc ou de pourriture, il s’agit plus probablement d’une maladie fongique.
Comment savoir si c’est l’oïdium sur mes pois mangetout ?
L’oïdium se reconnaît à son aspect de poudre blanche sur les feuilles. Au début, ce sont de petites taches farineuses, qui s’étendent ensuite. Les feuilles touchées jaunissent et sèchent.
Faut-il traiter systématiquement les pois mangetout ?
Non. En culture douce, on cherche surtout à prévenir et à accompagner. On n’intervient que si la plante est vraiment en difficulté ou si l’attaque menace toute la culture. La tolérance à quelques taches ou pucerons fait partie de l’équilibre du jardin.
Les produits du commerce « naturels » sont-ils nécessaires ?
Le plus souvent, non. Un sol vivant, une bonne rotation, des paillages et quelques préparations simples comme la prêle ou l’ortie suffisent. Les produits même dits naturels peuvent perturber l’équilibre s’ils sont utilisés à outrance.
Peut-on encore consommer des pois mangetout sur un plant malade ?
Si la maladie touche surtout les feuilles et que les gousses restent saines, vous pouvez les consommer après les avoir bien lavées. En cas de doute, ou si les gousses sont déformées ou pourries, il vaut mieux les écarter.
En résumé : pois mangetout et maladies
Les pois mangetout peuvent rencontrer quelques maladies et ravageurs, mais une approche préventive et des soins naturels suffisent le plus souvent à les maintenir en bonne santé.
Points clés à retenir :
– un sol bien drainé, une bonne rotation et un paillage limitent fortement les maladies
– l’oïdium, le mildiou et la rouille sont les principaux champignons à surveiller
– pucerons, limaces et mouches des pois peuvent être contenus par les auxiliaires et des gestes simples
– prêle, ortie et consoude sont de précieuses alliées en préparations végétales
– accepter un peu d’imperfection fait partie d’un potager vivant et équilibré
Ces conseils s’appuient sur des pratiques de jardinage éprouvées et des sources de référence en agriculture et en écologie.
Pour aller plus loin, explorez d’autres techniques simples pour rendre votre potager encore plus vivant et productif.
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Pour des informations générales sur la protection des cultures dans une démarche respectueuse, vous pouvez consulter les ressources du Ministère de l’Agriculture. Le site du Ministère de la Transition écologique propose également des contenus sur la préservation de la biodiversité au jardin.