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La mouche du chou : reconnaître les dégâts et sauver vos plants

jeune plant de chou flétri montrant des racines abîmées par la mouche du chou dans un sol de potager

⏳ Temps de lecture : environ 13 minutes

La mouche du chou fait flétrir vos choux sans raison apparente, comment reconnaître ses dégâts à temps et savoir si vous pouvez encore sauver vos plants ou non ?

La mouche du chou : insecte dont les larves vivent dans le sol et creusent les racines des brassicacées, provoquant un affaiblissement rapide puis la mort des jeunes choux si le diagnostic arrive trop tard.

Introduction

Voir ses beaux plants de choux, soigneusement repiqués, se mettre à pencher et à jaunir est décourageant. On pense d’abord à un manque d’eau, à un coup de chaud ou à un problème de reprise. Pourtant, très souvent, la responsable est bien la mouche du chou.

Reconnaître rapidement ses dégâts permet de prendre les bonnes décisions : tenter de sauver quelques plants, protéger le reste du potager, adapter ses pratiques pour l’année suivante. C’est ce que nous allons détailler ici, étape par étape.

Pourquoi bien identifier la mouche du chou est essentiel

Éviter les fausses pistes

Les symptômes causés par la mouche du chou peuvent ressembler à d’autres problèmes :

– coup de sec
– excès d’eau
– maladie du collet
– carences

Sans vérification, on risque d’arroser davantage un sol déjà humide, ou d’ajouter de l’engrais à des plants dont les racines sont détruites. Bien identifier la mouche du chou vous évite ces erreurs.

Agir au bon endroit et au bon moment

Savoir que la mouche du chou est en cause vous permet de :

– renforcer la protection des planches voisines
– ajuster la rotation des cultures
– installer voiles et paillage au bon moment l’année suivante

Cela vous aide aussi à relativiser : ce n’est pas forcément votre « main verte » qui est en cause, mais un ravageur bien spécifique.

Symptômes typiques des dégâts de la mouche du chou

Sur les jeunes plants fraîchement repiqués

C’est souvent à ce stade que la mouche du chou fait le plus de dégâts. Les signes à surveiller :

– feuilles qui se ramollissent et pendent en pleine journée
– plant qui peine à repartir après le repiquage
– légère teinte bleutée ou violacée du feuillage

Ces symptômes apparaissent alors que le sol est parfois bien humide, ce qui doit vous mettre la puce à l’oreille.

Sur des plants déjà bien installés

Sur des choux un peu plus âgés, les dégâts peuvent se manifester ainsi :

– croissance qui ralentit nettement par rapport aux autres plants
– feuilles extérieures qui jaunissent ou se flétrissent
– plant qui finit par se coucher, collet affaibli

La mouche du chou s’attaque surtout aux racines fines et au collet, ce qui finit par couper la circulation de la sève.

Aspect des racines attaquées

Pour confirmer, il faut regarder ce qui se passe sous terre. Une racine touchée par la mouche du chou présente souvent :

– des galeries visibles à l’œil nu
– des zones brunies, pourries
– une réduction nette du chevelu racinaire

On peut aussi trouver :

– des larves blanches, cylindriques, de 5 à 8 mm
– des pupes brun rougeâtre, en forme de petit grain de riz

Diagnostic pas à pas sur vos plants

Étape 1 : observer le feuillage

Commencez par une observation globale :

– tous les plants sont-ils touchés ou seulement quelques-uns ?
– les symptômes sont-ils regroupés sur une zone du rang ?
– le flétrissement se produit-il surtout en pleine journée, même si le sol est humide ?

Si les symptômes touchent surtout les choux et pas les autres légumes voisins, la mouche du chou est une piste sérieuse.

Étape 2 : vérifier l’humidité du sol

Avant d’accuser la mouche du chou, vérifiez la base :

– enfoncez un doigt ou un petit outil dans le sol à 5-10 cm de profondeur
– si la terre est fraîche et colle un peu, le problème ne vient pas d’un manque d’eau
– si elle est très sèche, commencez par arroser et observez l’évolution

Un plant attaqué par la mouche du chou ne se redresse pas vraiment après un bon arrosage, ou très peu.

Étape 3 : arracher un plant suspect

Pour confirmer, choisissez un plant très atteint et :

– arrachez-le délicatement avec une petite bêche ou une fourche
– secouez légèrement la terre autour des racines
– observez attentivement le collet et les racines principales

Si vous voyez des galeries et des larves blanches, le diagnostic de mouche du chou est quasi certain.

Étape 4 : comparer avec un plant sain

Pour mieux vous rendre compte, arrachez aussi un plant voisin qui semble en bonne santé :

– racines bien développées, nombreuses radicelles
– absence de galeries et de larves

Cette comparaison vous aidera à visualiser l’ampleur des dégâts causés par la mouche du chou.

Que faire pour sauver ce qui peut l’être

Faut-il tout arracher en cas d’attaque de la mouche du chou ?

Pas forcément. Tout dépend de l’ampleur des dégâts :

– si les racines sont très mangées, le plant est condamné, mieux vaut l’arracher
– si seules quelques racines sont touchées, vous pouvez tenter de sauver le plant

Dans tous les cas, il est important d’agir rapidement pour limiter la propagation.

Tenter de sauver un plant partiellement atteint

Pour un plant moyennement touché :

  1. Arrachez-le délicatement avec un maximum de racines.
  2. Rincez légèrement les racines pour enlever les larves visibles.
  3. Coupez au sécateur propre les racines très abîmées.
  4. Replantez dans une autre parcelle non infestée, dans une bonne terre enrichie en compost.
  5. Arrosez généreusement et paillez.

Ce sauvetage ne réussit pas toujours, mais sur des plants déjà bien développés, il peut permettre d’obtenir tout de même une récolte.

Protéger immédiatement les plants voisins

Que vous arrachiez ou non, pensez à protéger les choux encore sains :

– posez un voile anti-insectes sur la planche si ce n’est pas déjà fait
– ajoutez un paillage autour des collets
– installez des collerettes sur les plants les plus proches de la zone touchée

L’objectif est d’éviter que les adultes de la prochaine génération de mouche du chou ne recommencent le cycle sur les plants restants.

Gérer les plants arrachés

Ne laissez pas les plants infestés sur place, même au compost, si celui-ci est proche du potager :

– sortez-les du jardin, ou brûlez-les si c’est autorisé et que vous le pratiquez déjà
– vous pouvez aussi les composter dans un endroit éloigné des cultures sensibles

L’idée est de ne pas offrir un réservoir de larves et de pupes juste à côté de vos futures planches de choux.

Que faire de la parcelle après une attaque de mouche du chou

Éviter de replanter des brassicacées

Après une forte attaque de mouche du chou, la parcelle est probablement riche en pupes prêtes à donner une nouvelle génération. Il est donc prudent de :

– ne plus y planter de choux, navets, radis ou autres brassicacées pendant au moins 3 ans
– privilégier d’autres familles : salades, tomates, haricots, courges

Cette rotation est une arme très efficace à moyen terme.

Améliorer la structure et la vie du sol

Profitez-en pour chouchouter le sol :

– apport de compost mûr
– paillage régulier
– éventuellement semis d’un engrais vert en fin de saison

Un sol vivant, bien structuré, sera plus résilient face aux attaques futures. Pour intégrer ces pratiques dans l’ensemble de votre potager, un guide pour démarrer un potager en douceur peut être une bonne base.

Observer les périodes de vol les années suivantes

Gardez en tête les périodes où vous avez observé les dégâts de mouche du chou. Les années suivantes :

– posez vos voiles un peu avant ces périodes critiques
– surveillez de près les nouveaux choux plantés

Cette mémoire du jardin est précieuse pour affiner votre stratégie de protection.

FAQ : problèmes courants et solutions

Je débute : comment être sûr que c’est la mouche du chou et pas autre chose ?

Le critère décisif, ce sont les racines. Si vos choux flétrissent alors que le sol est humide, arrachez un plant et regardez : racines creusées, larves blanches, pupes brunes sont typiques de la mouche du chou. En l’absence de ces signes, explorez d’autres pistes comme l’arrosage ou les maladies.

Mes choux en pot peuvent-ils être attaqués par la mouche du chou ?

Oui, la mouche du chou peut aussi pondre dans des bacs ou des pots, surtout s’ils sont posés au sol. La bonne nouvelle, c’est qu’il est plus facile de protéger quelques pots avec un voile, et que le substrat est souvent moins infesté à long terme qu’une parcelle de pleine terre.

Faut-il traiter le sol après une attaque de mouche du chou ?

Dans un potager en culture traditionnelle sans excès de produits chimiques, on évite de traiter le sol pour ne pas perturber la vie souterraine. Mieux vaut jouer sur la rotation, les engrais verts, le paillage et la diversification des cultures. Ces leviers sont plus durables et respectueux de l’écosystème.

Combien de temps les pupes de mouche du chou survivent-elles dans le sol ?

En général, les pupes passent un seul hiver dans le sol avant d’éclore au printemps suivant. Cependant, selon les conditions, certaines peuvent rester viables plus longtemps. C’est pourquoi une rotation sur 3 à 4 ans est recommandée pour les brassicacées.

Peut-on limiter la mouche du chou uniquement avec des associations de plantes ?

Les associations de plantes (choux + aromatiques, par exemple) peuvent réduire un peu la pression en brouillant les odeurs, mais elles ne suffisent pas à elles seules lors de fortes infestations. Elles sont à considérer comme un complément aux voiles, paillage et rotation.

En résumé : la mouche du chou

Reconnaître les dégâts de la mouche du chou rapidement permet de limiter la casse et de mieux protéger vos cultures les années suivantes. Un bon diagnostic est la première étape d’une lutte naturelle efficace.

  • La mouche du chou provoque flétrissement et ralentissement de croissance, surtout sur les jeunes plants.
  • Le diagnostic se confirme en observant les racines : galeries, larves blanches, pupes brunes.
  • On peut parfois sauver des plants moyennement atteints en les replantant ailleurs.
  • Après une attaque, rotation des cultures et amélioration du sol sont prioritaires.
  • Voiles, paillage et collerettes protègent les prochaines plantations de choux.

Ces conseils s’appuient sur des pratiques de jardinage éprouvées et des sources de référence en agriculture et en écologie.

Pour aller plus loin, explorez d’autres techniques simples pour rendre votre potager encore plus vivant et productif.